Treize personnes fusillées, quatorze personnes déportées dont onze mortes en Allemagne, voilà le triste bilan de cette tragique journée du 8 juillet 1944.
Malgré la guerre, notre village vivait assez paisiblement sans trop être inquiété. Certaines familles accueillaient des enfants, voire des fratries, réfugiés du sud de la France durant quelques mois.
La veille, le 7 juillet, un groupe de maquisards du maquis de La Frette avait fait « sauter » le château d’eau du dépôt SNCF et le pont tournant des locomotives. Ils avaient également fait dérailler un train vers le passage à niveau des « Fontaines » rendant la circulation impossible en direction de Chambéry. Un train destiné aux troupes allemandes de la région grenobloise qui se trouvait immobilisé, fut pillé et les provisions distribuées aux habitants. Il s’agissait essentiellement de sacs de farine et de tabac.
Le lendemain, en guise de représailles, en quelques heures, les Allemands ont fait basculer notre commune dans l’horreur.
Chaque année, nous rendons hommage à ces victimes par une cérémonie sur l’esplanade de la gare, lieu de la tragédie. L’année 2024 marque les 80 ans de la Libération et de cette tragédie. Les familles ont travaillé ensemble à la préparation d’une exposition qui a permis de retracer la vie de ces 27 personnes pour ne surtout pas les oublier.
Cette exposition, qui a reçu le label national Mission Libération de l’Etat, s’est tenue du 7 juillet au 13 juillet dans la salle du Conseil Municipal de la mairie puis le 14 juillet à la salle polyvalente. Son bilan est très positif, tant au niveau du nombre de visiteurs (plus de 550) qu’au niveau de l’émotion ressentie et partagée par tous. Cette « rencontre » entre les disparus, leur famille et les visiteurs a réveillé chez beaucoup d’entre eux des souvenirs, vécus ou entendus, souvent enfouis au plus profond des mémoires. Les élèves de deux classes de l’école Vercors ont découvert cette tragédie et ont été très touchés par cette histoire de notre village.
Avec l’aide de la municipalité, les familles des victimes ont su nous faire vivre ou revivre ce qui ne doit plus jamais exister : les horreurs de la guerre. Des boulangers, des agents SNCF, des douaniers, des voyageurs, des habitants de Saint-André-le-Gaz qui ont donné leur vie pour sauver la nôtre.
Il était incontournable, 80 ans après, d’organiser cette exposition ainsi qu’une très belle cérémonie en leur honneur.
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